" (...) Ces colons tombés amoureux après avoir trébuché sur ces beautés. Le livre ne nous montre pas que des femmes noires, mais aussi les fantômes blancs qui les ont adorées en vain, le trait le plus frappant de ces visages étant l'indifférence. "
Patrick Besson (Colonisées, Le Point, n°2204, 11/12/2014)
" Des paysages inhabités, que l'homme parcourt à son pas, des paysages où l'être humain n'est qu'un point dans l'espace, transitoire et fragile. Des femmes d'ailleurs, des femmes différentes, pour un instant séparées de leurs sœurs, placées devant un drap tendu à la hâte, et dont la beauté étrange, l'élégance innée, les parures somptueuses restent fixées à jamais par un photographe saisi et émerveillé.
Le charme de ces cartes postales est évident : la diversité des types humains représentés, leur constante beauté enchantent et entretiennent la nostalgie des Paradis perdus. La majestueuse dignité de ces femmes, le respect sensible dans le regard des photographes qui les ont immortalisées subliment et purifient ces images. " Devant la beauté, écrivait Julien Green, la bouche se tait, les yeux seuls parlent. "
Souvent œuvres d'opérateurs inconnus ou de photographes amateurs, militaires ou colons, ces cartes postales publiées essentiellement entre 1895 et 1920 ont le charme imprévu des chefs-d’œuvre anonymes.
(...) En sourdine, transparaît l'atmosphère particulière de chaque pays et l'on pourrait faire une lecture sociologique de ces images révélatrices de chaque société : l'Afrique du Nord, marquée par la présence militaire française ; l'Indochine, secrète et fermée ; Madagascar, raffinée et tendre ; l'Afrique noire, dressée dans sa sauvage force vitale ; le Japon, replié sur sa complexe sophistication...
Mais ce n'est pas l'objet de ce livre, qui veut seulement donner à voir des mondes disparus. Aussi, que les rêveurs ne rêvent pas trop. Toutes ces femmes sont mortes, les admirables paysages ont été peu à peu saccagés, les nobles tenues remplacées par des survêtements informes. Mais qu'ils rêvent cependant et regardent. "
Djan Seylan
Choisies parmi sa propre collection et légendées par Djan SEYLAN, 167 cartes postales à pleine page, réparties en sept sections : Afrique du Nord, Égypte, Afrique noire, Madagascar, Ceylan, Indochine et Japon.
Signalons que quelques cartes postales sont rehaussées de couleurs.
Les précieuses légendes s'efforcent le plus souvent possible d'indiquer pays, titre, photographe, éditeur, année, procédé.
.Légendes
.Djan Seylan, repères biographiques
Tirage limité à 1600 exemplaires
Bibliothèque de l'Image, 2014, 22 x 21 cm, cartonnage et jaquette illustrés (Parure de femme Bobo. Cliché anonyme. Éditeur G. Labitte, 1950), 194 pages.
9782814400467/978-2-8144-0046-7
BILINGUE FRANÇAIS/ANGLAIS
ARTICLES DE PRESSE (Autres images) :
-LE POINT, n°2204 du 11/12/2004, Colonisées par Patrick BESSON
-IMAGES, n°70, mai-juin 2015
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